On vous l’annonçait, Netflix vient de sortir son concept de série vue depuis plusieurs pays d’Europe : « Criminal ».

Même décor, mais équipes différentes pour une trame qui se joue sur un fil identique. Un suspect est en salle d’interrogatoire et la police n’a que 24 heures pour obtenir la vérité.
Le décor est suffisamment neutre pour que vous puissiez regarder « Criminal France » immédiatement suivi de « Criminal Grande Bretagne », « Espagne » ou « Allemagne ». Les équipes policières respectent la parité, ce qui nous offre de beaux portraits de femmes. Qu’elles soient chefs respectées ou nouvelle qui doit faire ses preuves.
Seules les histoires changent. D’un côté ou de l’autre de la vitre sans tain qui tapisse la salle d’interrogatoire.

En France, une jeune chef d’équipe doit assoir son autorité. En Espagne, elle est naturellement respectée mais sa vie personnelle vient noircir le tableau. En Angleterre, son profil d’aigle à l’affut ne laisse rien passer… Quant à l’Allemagne, je vous laisse regarder…

Et puis les suspects.

L’absence d’enquête visible, le manque d’éléments extérieurs, font que les profils psychologiques se doivent d’être au point. Et c’est clairement le cas grâce à une interprétation parfaite des acteurs qui nous entraînent à leur suite dans leurs histoires mouvementées.

On suit le raisonnement des enquêteurs au fur et à mesure des questions. On élabore nos propres théories qui se trouvent confirmées ou infirmées par de nouvelles réponses ou par de nouveaux éléments.

Un homme suspecté du meurtre horrible d’un jeune homosexuel, une femme à qui on reproche d’avoir menti sur sa présence au Bataclan le soir des attentats, un beau père dont la belle fille a été violée et tuée, une jeune femme malade dont la petite sœur est morte noyée dans la baignoire familiale…

On découvre les stratégies de défense des suspects : parler, se taire, attendre un avocat. On plonge dans leur vie et dans leurs secrets plus ou moins ignobles. On découvre, en même temps que la police les pousse dans leurs retranchements, le poids du mensonge, des regrets, de l’horreur…

Sans fioritures, sans explications inutiles, dans le fait brut, on découvre des âmes humaines et des histoires plus ou moins avouables. Mention spéciale au premier épisode de « Criminal Allemagne » sur ce sujet.

« Criminal » est un merveilleux terrain de jeu pour les acteurs et une très fine et intéressante série pour nous, spectateurs.