S’il y a un film qu’il ne faudrait pas rater en cette fin décembre c’est bien « Wind River » de Taylor Sheridan. Les critiques ne s’y sont d’ailleurs pas trompés puisqu’il a été plusieurs fois nominé et primé. Il a notamment reçu le Prix de la mise en scène du Festival de Cannes, dans la catégorie « Un certain regard ».

Vu a priori comme un petit polar supplémentaire… « Wind River » nous touche par une image et des paysages (ceux du Wyoming enneigés) magnifiques. Son point de vue sur la minorité amérindienne, filmée ici au plus près, nous montre aussi une réalité qui nous échappe souvent.

L’histoire

Cory Lambert travaille comme chasseur dans la réserve indienne, il traque les prédateurs. Traumatisée par la disparition de sa fille, il mène une vie solitaire, au plus près de la nature. Un jour de chasse il découvre le corps d’une jeune fille qu’il connaît bien, manifestement violée et assassinée. La police locale est secondée par une jeune femme, agent du FBI inexpérimentée. Contre toute attente, loin de vouloir classer l’affaire au plus vite, comme souvent dans les meurtres d’indiennes… Elle va mener à bien son enquête et demandera pour cela l’expertise du chasseur.

« Wind river » est un thriller efficace et tendu. L’enquête, intense, nous laisse haletants jusqu’à un épilogue en forme de feu d’artifice. Ne choisissant pas entre le film d’aventure et le film policier, Taylor Sheridan réussit. De plus, l’exploit de nous montrer la réalité d’une communauté bafouée. Il évite pourtant les lieux communs et les raccourcis larmoyants et rend en cela un très bel hommage aux indiens dont il est question ici.

Le choix des acteurs, de prime abord très « hollywoodien » est d’une justesse absolue. Si Jeremy Renner et Elisabeth Olsen sont bien connus des fans de la série Avengers (il est Clint Barton/Hawkeye ; elle est Scarlet Witch) et de films d’actions, « Wind River » leur donne l’occasion de montrer toute l’étendue de leur talent.

« Wind river » est de ces films qui nous surprennent par leur parti pris et nous oblige à sortir de nos rails de spectateurs blasés. Brutal et sans fioritures, à l’image de la nature qu’il nous montre et des hommes qui y vivent. Il nous laisse un peu assommés par la justesse de son propos. Une expérience à vivre en ce moment sur canal + !